« Soigner », « accompagner », « aider », ces verbes transitifs impliquent un lien entre deux personnes qui auraient chacune une place bien déterminée : un soignant et un soigné, un aidant et un aidé, l’un prenant soin de l’autre. Si la relation de soin a longtemps été considérée comme verticale, des changements de paradigmes, nous font sortir de cette vision simpliste. L’essor du mouvement de l’Empowerment en santé mentale notamment (Deutsch, 2015 ; Koenig, Caria et Roelandt, 2017 ), encourage le patient ou l’usager à devenir expert de sa maladie, et dans cette perspective la pair-aidance se développe. Dans bien des cas l’aidant n’est pas formé en première intention à cette fonction. Avec l’augmentation du nombre de maladies chroniques, les familles sont de plus en plus sollicitées pour prendre soin de leurs proches. Un certain nombre d’accompagnants le deviennent ainsi par la force des choses, souvent alors malgré eux. L’engagement volontaire et la formation aux métiers du soin ne suffisent pas à se prémunir contre les risques de traumatismes vicariants ou de fatigue compassionnelle. La crise sanitaire nous a rappelé à quel point il était précieux de « prendre soin » de nos soignants si nous l’avions oublié. Les professionnels de la santé mentale, n’échappent pas au risque d’épuisement professionnel, notamment le psychologue clinicien qui intervient littéralement « au chevet du patient » dans l’idée de rejoindre l’autre au plus près de sa souffrance pour l’aider à la comprendre et à la dépasser.
Ce colloque a pour objectif de « prendre soin » de nos soignants et de nos aidants en s’intéressant à leur vécu et en réfléchissant aux différents accompagnements pouvant leur être proposés.
Comité d’organisation du colloque
Clotilde Potez, psychologue clinicienne et docteur en psychologie
Marguerite de Pompignan, psychologue clinicienne
Céline Lemoine et Emilie Gaston-Fruchart, représentantes des étudiants de psychologie de l’IPC impliqués dans l’organisation de ce colloque