Plusieurs datesLe 2 octobre 2024 de 19h00 à 21h00

Notre Dame de Paris : des vérités brûlantes pour nous autres, hommes du XXIe siècle

Cours public

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Le 25 septembre 2024 de 19h00 à 21h00
Le 2 octobre 2024 de 19h00 à 21h00

À l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris, l’IPC propose un cycle de conférences de littérature.

Par Bérénice Levet – Docteur en philosophie, chargée d’enseignement à l’IPC et essayiste.

Synopsis

Le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris n’a pas péri mais tous, nous l’avons sentie périr, pour paraphraser Paul Valéry. En un éclair, nous étions rappelés à sa fragilité et à sa contingence : elle aurait pu ne pas être. L’évidence de sa présence se consumait. Nous qui traversions le parvis avec l’insouciance des vivants, nous retrouvions des yeux pour elle. Vertu de toute crise, et celle-ci atteignait à une suprême intensité, que d’inquiéter les esprits, au sens littéral du terme, c’est-à-dire de nous soustraire au repos et de nous reconduire à la question.

Le 8 décembre, Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes : il nous appartient d’être à la hauteur. La cathédrale, et ceux qui l’ont bâtie, nous obligent. Je conçois ce cycle, qui se tiendra à partir du 18 septembre, chaque semaine, en amont de la réouverture, comme une préparation, au sens fort du terme, à sa découverte ou redécouverte. Chacune des séances sera comme une étape sur le chemin qui nous y conduira.

Chacun pressent, contemplant Notre-Dame, qu’elle n’est pas un simple vestige des temps passés, qu’elle ne s’élève pas dans le ciel parisien comme un pur ornement, décor de nos vies, que si elle attire ainsi à elle des hommes venus du monde entier et si la menace de sa disparition suscita un tel émoi à travers le monde, c’est bien qu’avec elle, et à travers elle, se joue autre chose que le “divertissement de notre curiosité” et “la saveur de son archaïsme” (Proust). Chacun entrevoit qu’“une cathédrale n’est pas seulement une beauté à sentir” mais “un livre à comprendre” et même, pour nos pères, comme le rappelle Proust, un enseignement à suivre et une source de courage et de réconfort.

Devant les portails de Notre-Dame, au pied de ses statues, devant aussi les peintures, dont les fameux “Mays”, sauvées des flammes, c’est avec des « pensées graves », urgentes, impérieuses que nous avons rendez-vous. Cependant, ces vérités brûlantes dont Notre-Dame porte haut le flambeau, se sont, avec le temps, obscurcies. Nous ne sommes toutefois pas sans ressources, ni sans maîtres : Emile Mâle et Henri Focillon, Georges Duby et Jacques le Goff, Alphonse Dupront, Umberto Eco et Olivier Boulnois, Chateaubriand qui, non sans raison, se peint en initiateur de la redécouverte des cathédrales avec le Génie du Christianisme , Hugo, Rodin, Mérimée, Viollet Le Duc, mais aussi Henry James seront nos guides dans cette forêt de symboles.