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Blandine Lefebvre – Ancienne Khâgneuse du lycée La Bruyère (Versailles & Lyon)

Pourquoi avez-vous décidé de faire une classe préparatoire ?

Ma professeur de français du lycée m’avait proposer d’en faire une. J’ai poursuivi les spécialités HLP et HGGSP et j’appréciais la philosophie, la littérature et l’histoire. La prépa, qui est pluridisciplinaire, me correspondait donc bien. De plus, je ne savais pas exactement ce que j’allais faire plus tard. Garder plusieurs matières me donnait ainsi la possibilité de mieux les étudier pour pouvoir ensuite me spécialiser en faisant le bon choix. La prépa ouvre aussi à un large panel d’écoles ou de spécialisations. Mais je n’ai pas choisi une classe préparatoire pour les concours et les écoles. C’est surtout la formation en elle-même, son niveau, son exigence, la rigueur, les méthodes de travail et tout ce que j’allais y recevoir et apprendre, qui m’ont décidée. Enfin, je peux ajouter que les portes ouvertes, et une demi-journée d’immersion que j’avais pu faire, m’avaient convaincue.

Quel souvenir de la prépa gardez-vous (ambiance de classe, charge de travail, contenu des cours, discipline de vie…) ?

Je garde un bon souvenir de ma prépa. Ces deux années ont été très formatrices, non sans difficultés, mais très intéressantes et stimulantes.

  • Ambiance de classe : Nous avions en général une bonne ambiance de travail et d’entraide. Le fait pour ma part d’être à l’internat a renforcé les liens entre nous. J’ai donc lié de belles amitiés. La deuxième année était pour mon cas un peu particulière. Les « cubes », qui refaisaient leur année de khâgne, étaient relativement nombreux. La classe était donc au départ un peu scindée en deux et nous avions davantage de pression. Mais nous nous sommes rapprochés, leur présence nous a portés et nous avons eu une vraie émulation intellectuelle. 
  • La charge de travail était élevée, mais comme pour toute prépa, nous le savions. Nos journées étaient bien remplies entre les cours, le travail personnel, les évaluations, les khôlles, les DS le samedi matin et les concours blancs. Cependant, nous avons eu un vrai temps d’adaptation en arrivant la première année et la quantité de travail s’est intensifiée au fur et à mesure. J’avais pour ma part choisi de renforcer mes deux langues anciennes ( 8h de cours par semaine ) ce qui augmentait la masse de travail. La deuxième année est particulièrement chargée car le programme est dense, et nous avons trois concours blancs avant les concours qui arrivent tôt, début avril.
  • Contenu des cours : Les cours étaient très intéressants, riches et stimulants. Nous avions un bon rythme de travail. En philosophie nous avons la première année étudié différents thèmes en profondeur. J’ai beaucoup apprécié le programme de la deuxième année en tronc commun (la métaphysique) et en spécialité (la machine et l’expérience). Les cours de lettres et d’histoire étaient particulièrement riches et denses. Les cours de langues vivantes et anciennes nous ont fait progresser, que ce soit en grammaire, vocabulaire ou traduction. 
  • Discipline de vie : On se laisse vite prendre par la quantité de travail au détriment parfois de son hygiène de vie et de son sommeil en particulier. Mais d’un autre côté, l’exigence et la densité de cette formation nous rappelaient justement la nécessité d’avoir une bonne hygiène de vie et de nous organiser. Dans ce sens, je consacrais chaque semaine un temps avec des amies pour courir ensemble par exemple.

Au bout de combien d’années de prépa êtes-vous arrivé à l’IPC ?

Je suis arrivée à l’IPC après mes deux années de prépa.

Quelle a été votre première impression en arrivant à l’IPC ?

J’ai eu une très bonne première impression en arrivant à l’IPC. Les nouveaux, arrivant en L2, ont, en effet, été accueillis en même temps que les premières années par les deuxièmes années déjà présents. Nous avons donc pu faire connaissance avec le reste de la promo. J’ai vraiment très bien été reçue par la classe en étant tout de suite intégrée dans le groupe ! Certains ont pu répondre à mes questions, m’aider, me proposer de déjeuner avec eux. J’ai rapidement senti l’ambiance conviviale et bienveillante de l’IPC et la cohésion entre les étudiants. J’ai également eu une très bonne impression des cours.

Quels sont les points de divergence et de similitude entre une classe préparatoire et l’IPC ?

– Les divergences : 

  • Sur le fond : En prépa, nous étudions en philosophie des thèmes, des sujets. En hypokhâgne nous travaillons 5 thèmes (la métaphysique, les sciences, la politique, la morale et l’art) dont l’un tombe l’année suivante au concours. En spécialité, nous nous concentrons également sur deux sujets. Cela semble donc s’inscrire dans la continuité du lycée, mais nous allons beaucoup plus loin dans la réflexion et nous travaillons le sujet de façon plus complète. Ce qui diffère de l’IPC est aussi que nous n’approfondissons qu’une seule thématique en khâgne. Également, l’objectif premier (même s’il n’est pas le seul) est de nous préparer aux concours. Cela détermine beaucoup notre travail car nous cherchons à bien maîtriser les programmes et la méthode. Nous nous attachons peut-être surtout à connaître la pensée des auteurs et nous faisons peu ce travail d’évaluation des idées et de résolution que nous entreprenons à l’IPC. Nous pouvons comparer les différentes thèses, mais nous cherchons moins à savoir quelle est la plus pertinente ou quelles sont les erreurs. Cela n’empêche pas que nous menons une vraie réflexion sur les sujets dans le but de comprendre ce qui est, mais nous concluons avec plusieurs réponses. D’autre part, nous avons peut-être plus de temps et de liberté pour approfondir la réflexion à l’IPC. 
  • Sur la forme : La charge de travail est plus élevée en prépa, bien qu’elle ne soit pas négligeable à l’IPC. Le rythme est aussi plus soutenu, en particulier la deuxième année. Nous avions également davantage d’oraux. En prépa nous avions pour chaque DS ou concours blanc une correction faite en classe, et souvent tapée par le professeur. Cela est peu fréquent à l’IPC, où nous devons prendre l’initiative de faire une correction personnalisée avec un professeur ou un permanent. Les professeurs à l’IPC font au début du cours une petite synthèse du cours précédent, tandis que ce n’est pas systématique en prépa.

– Les similitudes :

  • Sur le fond : Ce sont deux formations exigeantes, rigoureuses et de bon niveau. Les cours sont très intéressants et riches en classe préparatoire comme à l’IPC. En prépa, nous nous servons de ce que nous avons appris en première année sur le fond et en méthodologie pour l’année suivante. La licence de philosophie à l’IPC fait aussi de nombreux liens entre les années et entre les matières.
  • Sur la forme : On retrouve dans ces deux formations le même type d’évaluation : contrôle continu, DS, oral, et les mêmes exercices (commentaire, dissertation). Elles donnent également beaucoup d’importance à la lecture et à l’étude des textes en cours. En outre, les professeurs sont très accessibles, à l’écoute des étudiants et soucieux de leur réussite. Ils prennent aussi le temps de répondre à leurs questions en cours. Enfin, les deux cursus souhaitent instaurer une bonne ambiance de travail et d’entraide et créer des liens entres les années. 

Pourquoi conseilleriez-vous l’IPC à des élèves sortant de classes préparatoires ?

Je conseillerai l’IPC à des élèves sortant de classes préparatoires, car premièrement, c’est une très bonne formation pour continuer la philosophie. La licence de philosophie propose d’approfondir l’étude de l’histoire de la philosophie et de nombreux thèmes de philosophie. Elle dispense ainsi un enseignement riche et rigoureux, qui permet l’accès à un large panel de Masters. En outre, cette licence ne permet pas seulement de connaître ce que les auteurs ont pensé, mais elle cherche surtout à mieux comprendre et éclairer la réalité. Elle tente donc par exemple de comparer les idées, d’argumenter et d’évaluer le mode de procéder d’un auteur, d’une discipline. Elle entre en résonance avec ce que l’on peut étudier en prépa et fait aussi découvrir de nouveaux aspects. Nous travaillons en effet des disciplines que nous avons peu étudiées : la philosophie de la nature, la philosophie de l’homme et la logique. Cette licence complète donc bien une classe préparatoire. Il est aussi possible de continuer la littérature ou le grec (en plus du latin obligatoire) qui sont en option. 

De plus, la grande force de l’IPC est de proposer une vraie cohérence d’ensemble. En effet, on s’appuie sur ce qui a été vu l’année passée pour approfondir la réflexion l’année suivante. Cette formation fait aussi des liens entre les matières et c’est ce qui la rend très solide et très riche […] 

Enfin, ce qui me paraît le plus profitable est l’ambiance bienveillante, voire familiale de l’IPC. L’IPC étant une petite faculté, des liens se créent facilement au sein de la classe et entre les promotions. Les professeurs sont également accessibles et à l’écoute, ce qui rejoint la prépa. De plus, le BDE est très actif. De nombreux évènements et activités qui réunissent toute la faculté, comme la soirée spectacle, sont aussi organisés.

L’IPC est donc à la fois dans le prolongement de la classe préparatoire et propose un parcours qui lui est propre. Elle dispense un enseignement riche et varié et est une vraie formation humaine.