Entretient avec Marc Aussedat Prétet:
Pourquoi avez-vous décidé de faire une classe préparatoire ?
Au sortir du lycée, la pluridisciplinarité d’une classe préparatoire offrant la possibilité d’étudier à la fois la philosophie, l’histoire et la littérature, était à mon sens la meilleure chose à prendre en considération (en raison de mon intérêt pour les matières en question). Mais il est également vrai que les nombreux débouchés qu’elle offre et le prestige habituel d’une classe préparatoire m’on conduit à faire ce choix sans trop hésiter.
Quel souvenir de la prépa gardez-vous (ambiance de classe, charge de travail, contenu des cours, discipline de vie…) ?
L’ambiance de classe était cordiale tout au plus, mais l’on y trouve toujours quelques bons amis sur lesquels on peut vraiment compter. La charge de travail est vraiment conséquente, et ce durant les deux années, surtout si l’on réalise sérieusement ses deux années. Les cours durent deux heures (parfois sans pause) : d’expérience, une heure et demi portent plus de fruits sur le long terme. Les cours sont généralement plus intéressants en première année, car les professeurs ne sont point forcés de suivre un programme défini (celui des concours), et traitent par conséquent de ce qui les intéressent le plus. En ce qui concerne la philosophie plus précisément, nous avons quatre heures par semaine en première année et six heures en seconde année : la première année est consacrée à une histoire générale de la philosophie au travers de six axes d’approche (métaphysique, éthique, politique, art et technique, épistémologie et sciences humaines), une formule vraiment intéressante ; la seconde année en revanche se concentre sur un axe en particulier, celui du concours (laissant les autres de côté), en l’occurrence « l’art et la technique » à mon époque. Enfin, en ce qui concerne la discipline de vie, cela dépend de chacun, mais il faut savoir mettre de côté beaucoup de choses parfois importantes (amitiés, sorties culturelles, lectures, vie spirituelle nourrie…)
Au bout de combien d’années de prépa êtes-vous arrivé à l’IPC ?
Après deux ans de classes prépa.
Quelle a été votre première impression en arrivant à l’IPC ?
Une très bonne impression, tant pour la qualité des cours de philosophie et des professeurs (j’étais venu avant tout pour étudier la philosophie réaliste et échapper à un dialogue phéno-analytique-sceptique que je jugeais alors stérile), que pour la vie spirituelle de la maison, ou que l’ambiance amicale et fraternelle entre étudiants.
Quels sont les points de divergence et de similitude entre une classe préparatoire et l’IPC ?
Divergence :
A l’IPC : proximité des professeurs, cohérence et richesse de l’enseignement, véritable et saine ambiance de promotion, plus de temps libre à consacrer à autre chose que les études (lectures, musique, vie spirituelle, services divers, amis,…).
En classes prépa : fréquente indifférence des professeurs à l’égard des étudiants non susceptibles d’avoir les concours (à nuancer, mais c’est un peu vrai…), pas d’ambiance de promotion, trop de matières qui empêchent toute réflexion en profondeur.
Points communs : travail conséquent et nourrissant, nombreux débouchés.
Pourquoi conseilleriez-vous l’IPC à des élèves sortant de classes préparatoires ?
Je conseillerais l’IPC à des étudiants sortant de classes prépa qui désirent (1) poursuivre en philosophie (ou psychologie) et faire de ces disciplines leur métier par la suite, ou bien qui (2) veulent prendre encore du temps pour réfléchir vraiment et avoir à la fois une tête bien faite et bien remplie. En ce qui concerne le premier cas (1), qui est le mien, je recommanderais l’IPC car l’on a trop peu de temps consacré à la philosophie en prépa, ce qui constitue une lacune en terme de connaissances (la méthode est maîtrisé en principe…). Deux ans à l’IPC permettent donc de rattraper largement cette lacune et de repartir sur des bases plus saines que celles de la prépa avant d’entrer en master.