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Séminaire des doctorants

Dominique Lambert

Jeudi 14 mars dernier, l’IPC avait l’honneur d’accueillir Dominique Lambert, professeur ordinaire à l’université de Namur, en Belgique, dans le cadre de son séminaire des doctorants. Cette soirée, consacrée à l’histoire des sciences, avait pour thème était « Dieu et la science ». Elle a permis aux doctorants, et étudiants intéressés par le doctorat, de comprendre davantage les enjeux philosophiques et méthodologiques des travaux de recherche dans ce domaine.

Florian Laguens, maître de conférences à l’IPC, est d’abord intervenu sur la question suivante : « Qu’est-ce que comprendre un scientifique ? ». Faisant écho à l’interrogation de Ferdinand Alquié, il a mis en lumière trois dimensions de cette compréhension : d’abord, la connaissance et le travail des textes ; ensuite, la connaissance du contenu de la pensée de l’auteur, qui implique celle des théories scientifiques qui le concernent ; et enfin la connaissance de la personne que l’on étudie, en laquelle se fait, ultimement, l’unité des textes. Il a ainsi manifesté les précautions à prendre pour proposer une interprétation légitime des propos d’un auteur.

Dominique Lambert a ensuite présenté ses travaux sur George Lemaître, dont il est le plus grand spécialiste au monde. Chacun a ainsi pu mesurer les débats suscités par l’introduction de l’idée du Big Bang au sein de la communauté scientifique. Ainsi, si certains ont voulu opposer le physicien au prêtre, tantôt en décriant l’honnêteté intellectuelle de sa théorie en raison de son statut ecclésiastique, tantôt en minimisant son attachement à la foi pour sauvegarder l’objectivité de son idée, M. Lambert a su montrer l’unité de la pensée de l’auteur. Pour en rendre compte, il a montré comment Lemaître, connaissant la nature et la portée du discours scientifique, s’est toujours gardé de conclure que le Big Bang constituait une preuve de la création du monde. L’affirmation de cette dernière appartient à la théologie, car la défense d’un Big Bang est un discours qui ne peut, par nature, déborder de la science.

Cette soirée fut riche en discussions et éclairante à bien des égards, aussi bien quant à la méthode que quant aux questions abordées par nos deux intervenants.

par Lucile Prou

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