Description
Avec Galilée, l’outil mathématique s’applique à l’étude du mouvement lui-même et le savant en vient à écarter de sa recherche l’ordre de l’essence des choses pour se limiter à ce qui est mesurable, observable. Ce phénoménisme, qui va de pair avec le mode de l’abstraction mathématique, ne peut plus prendre en compte la nature même de la matière, l’ordre des qualités secondes et la distinction des causes, spécialement formelle et finale. La nature est alors habituellement pensée selon le modèle du mécanicisme et la pertinence de sa compréhension se mesure à ce que nous pouvons en faire. Le réel reste ainsi caché au regard du savant qui développe cependant souvent une « métaphysique » sous-jacente à son savoir, laquelle est toujours un monisme ontologique, qu’il soit matérialiste, ou spiritualiste, à la façon d’un platonisme scientifique.
Michel Siggen, ingénieur physicien, docteur en Philosophie, enseigne en Suisse et à l’IPC. Il a notamment publié L’expérience chez Aristote, Berne, Peter Lang, 2005, et La méthode expérimentale chez Aristote, Paris, Les Presses universitaires de l’IPC-L’Harmattan, 2006.
